- Françoise de Foix
FRANCOISE DE FOIX à la cour d’Anne de Bretagne
1501 : le jeune Jean de Laval a 14 ans. Il est page à la cour d’Anne de Bretagne, Duchesse de Bretagne et femme du Roi de France Louis XII.
1503, François de Laval, Seigneur de Châteaubriant, meurt brutalement à 40 ans, laissant la baronnie à son fils Jean de Laval. Celui-ci, les jours de deuil passés, s’en revient prendre son service de page auprès de la Duchesse Anne, mûri par cette douleur inattendue. "Maturité qui lui fait regarder avec un intérêt de plus en plus vif le groupe charmant formé autour de la Duchesse-Reine par les 59 dames et les 41 jeunes filles assurant le service de la souveraine, la plupart de très grandes maisons, et toutes choisies avec un soin raffiné pour leur grâce, leur beauté, leur souci d’élégance, leur adresse à faire valoir les splendeurs des toilettes de Cour, et aussi pour leur qualité de cœur et d’esprit, leur instruction, leurs connaissances aux arts et aux lettres. Car Anne de Bretagne exige que, autour d’elle, la culture intellectuelle aille de pair avec les diverses perfections de la mondanité" dit Georges G. Toudouze.
1505 : Jean de Laval a le coup de foudre pour une exquise jeune fille, nouvellement arrivée au service de la Duchesse-Reine : Françoise de Foix (née vers 1475). Une petite beauté, raffinée d’esprit et de culture, mais sans aucune pédanterie.
Françoise de Foix est cousine d’Anne de Bretagne. Venue de l’Ariège, elle est la fille d’un noble, Jean de Foix, Seigneur de Lautrec, et de sa femme Jeanne d’Aydie, héritière du Comte de Comminges. "Quoi qu’elle sortit à peine de l’enfance, et qu’elle ne fust que sur sa douziesme année, sa beauté estoit si achevée qu’elle enlevoit les cœurs. Une taille avantageuse et qui se perfectionnoit de jour en jour ; un air engageant mêlé de fierté et de douceur ; des cheveux noirs et grande quantité qui relevoient la blancheur et l’éclat de son teint, cela joint à un esprit aysé, juste, fin, de bon sens, qui commençoit à briller, la rendoit la plus rare et la plus belle personne du siècle".
Françoise de Foix a 11 ans à peine, Jean de Laval a 19 ans. La jeune fille est noble mais pauvre. Le jeune homme est possesseur d’une des plus grosses fortunes de Bretagne. Mais qu’importe. Anne de Bretagne a une règle ne supportant aucune exception : ceux qui se plaisent doivent s’épouser.
Fiançailles
Alors le 4 septembre 1505, à Morlaix, la souveraine fait célébrer les fiançailles de Jean et de Françoise. A cette dernière elle attribue une dote de 20 000 livres, prise sur les revenus des finances de Bretagne.
Chose extraordinaire pour l’époque, Jean et Françoise partent aussitôt pour le Manoir de Châteaubriant, fiancés mais non mariés, vivant en quelque sorte en union libre. Une fille Anne, nait de cette union en mars 1507. Le mariage officiel des deux jeunes gens n’eut lieu qu’en 1509.
LA BAGUE DU SORTILEGE
1514, mort d’Anne de Bretagne.
1515, mort de son époux, le roi Louis XII.
La France a un nouveau roi, François d’Angoulême, qui devient François Premier. Celui que le peuple appellera "François Cœur de Lion" et qui aimait se dire "Le Roi-Chevalier", bouleverse la vie à la Cour, délaissant sa femme Claude pour ce qu’il appelle lui-même "sa petite bande" : une étincelante compagnie de jeunes femmes, jolies, spirituelles et assez faciles en morale et en actes. Parmi elles ne figure pas Françoise de Foix qui coule des jours paisibles et austères en son château de Châteaubriant.
François 1er, le roi-galant, ne néglige pas pour autant la politique et sa réflexion porte sur un problème délicat : la question bretonne. Malgré le mariage d’Anne de Bretagne avec le roi de France Charles VIII, puis Louis XII, la Bretagne reste un état souverain, libre de s’allier, à égalité, avec la France ou de s’en séparer.
François 1er est marié avec Claude, Duchesse de Bretagne, fille d’Anne de Bretagne, mais cela ne lui suffit pas. Il rêve d’attirer à sa cour les barons bretons et parmi eux ce Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant, propriétaire des baronnies de Châteaubriant, Derval, Candé et Malestroit ; des châtellenies de Chanzeaux, Vioreau, Nozay, Issé, Teillay et Bain ; et des seigneuries de Jans, Guéméné, Beauregard, Le Theil, Combourg, Châteaugiron, Amanlis, Fougeray, Guildo, Beaumanoir, La Hardouinaye, Le Bodister, les Hughetières en Retz et Le Langoët. Soit 24 domaines, d’une importance politique considérable, car assis mi-partie en Bretagne, mi-partie en Anjou, lien naturel entre le Royaume de France et le Duché de Bretagne.
Au lendemain de la victoire de Marignan, les Châteaubriant, mari et femme, font leur entrée à la Cour de France.
Cela ne s’est pas fait facilement, si l’on en croit le récit d’Antoine Varillas, auteur en 1685 d’une "Histoire de François Premier". D’après lui, le roi avait invité Jean de Laval, à plusieurs reprises, à venir à la Cour de France avec sa jeune femme Françoise. Mais le Sire de Châteaubriant s’y refusait, faisant passer sa femme pour une "beauté farouche qui estoit impossible d’apprivoiser". Indication bien propre, on s’en doute, à aiguiser le désir du roi-galant. Alors le roi insiste. Il se fâche. Il ordonne. Jean de Laval doit obéir. Mais il se rend seul à la Cour, ayant inventé "un expédient capable d’éviter les importunités du roi sans s’oster la liberté de mander sa femme quang il lui plairoist".
Cet expédient est digne des plus beaux contes de fées. En effet, Jean de Laval avait fait fabriquer deux bagues identiques. L’une pour lui, l’autre pour Françoise, avec cette consigne impérative : n’ajouter foi à aucune lettre de lui si, dans le pli, ne se trouvait la bague emportée par lui-même.
Voilà Jean de Laval à la Cour du Roi. Et Françoise de Foix en son château de Châteaubriant. Le roi réclame Françoise, ordonne de la faire venir. Jean de Laval s’empresse d’obéir. Il écrit à Françoise, mais n’y joint pas la bague. Françoise ne vient pas.
Le roi insiste. Jean écrit à nouveau, sans y mettre le signe convenu. Françoise ne vient pas. Et le jeu dure ainsi longtemps, jusqu’à ce qu’un valet vende au roi le secret du sortilège.
On devine la suite : une nouvelle lettre de Jean à Françoise, le roi fait intercepter le courrier et y glisse une exacte copie de la bague. Le signe convenu est là, Françoise fait ses bagages et se présente à la Cour où elle est accueillie avec ravissement par le roi et avec stupeur par son mari, qui comprenant qu’il a été joué "partit sur-le-champ pour retourner en Bretagne, de peur d’estre témoin de sa honte".
L’histoire de la bague est-elle vraie ? Ou inventée par un historien en mal de romanesque ? Ce qui est sûr c’est que l’austère Jean de Laval avait tout à craindre à voir sa femme au premier rang des Dames de la cour d’un Roi à la galanterie intrépide.
"La mye du roi"
Tout de suite, entre Françoise de Foix et François Premier, ce fut le coup de foudre. Irrésistible. Mais le roi doit conquérir la belle. D’abord il offre à son mari, Jean de Laval, le commandement de 40 hommes d’une compagnie d’ordonnance du roi.
Puis, il nomme "Gouverneur de Milan", le frère aîné de la dame, Monsieur de Lautrec.
Enfin, il offre à la belle Françoise de Foix, un objet d’art, une broderie, qu’il lui fait porter par messager spécial. Et Françoise lui répond par une lettre, remerciant à la fois pour la broderie et les avantages accordés à Jean de Laval et à Monsieur de Lautrec.
"Lettre combinée avec une adresse consommée : respectueuse dans un rien de désinvolture, annonçant la possibilité acceptée d’un accord discret entre deux candidats amants que la montée d’un fleuretage de plus en plus pressant liera dans un avenir certainement tout proche".
Deuxième message du roi. Deuxième réponse de Françoise de Foix. Car c’est "Françoise de Foix" qu’elle signe et non pas, Françoise de Châteaubriant, comme si elle voulait rayer dix ans de sa vie et redevenir, pour le royal amant qui s’approche, la jeune ariégeoise en fleur, qui, jadis, arrivait de sa province natale.
François est fou d’amour et la Cour tout entière, cachant sous les sourires la déception des uns et la jalousie des autres, salue l’astre nouveau, la "mye du roi".
Jean de Laval est furieux, d’autant plus que les amants s’affichent, par exemple durant les fêtes somptueuses du Camp du Drap d’Or, en 1520. Jean de Laval, jaloux, ne se résigne pas, et l’historien Michelet va jusqu’à dire qu’il "soulageait sa rage par des violences bourgeoises et des corrections manuelles", bref qu’il battait sa femme comme un vulgaire manant. Histoire vraie ? Légende encore ?
En butte à la rancune et aux violences, au moins verbales, de Jean de Laval, son mari, Françoise de Foix se heurte en outre à la mère du roi, Louise de Savoie. Et celle-ci veille, prête à arracher son fils à sa maitresse ironique et triomphante.
1520, Jean de Laval est à Châteaubriant où il fait construire le "château neuf". Françoise est restée à la Cour du roi.
- Le roi François 1er
"La bataille de Pavie"
1521, le 6 janvier, le jour des Rois. On s’amuse beaucoup à la Cour et on fait les fous. Soudain, quelqu’un lance un tison enflammé, le roi François 1er est frappé à la tête et s’effondre, brûlé profondément. Il restera malade pendant 2 mois, veillé par sa mère, Louise de Savoie, rigide et autoritaire au point d’obliger Françoise de Châteaubriant à rentrer sur ses terres. Et puis, en avril 1521, le drame à Châteaubriant : Anne, la fille des châtelains meurt et est enterrée au Couvent de la Trinité et François 1er s’en vient à Châteaubriant rendre visite à sa "mye" à l’occasion du plus barbare des deuils.
Jean de Laval et Françoise de Foix retournent alors à la Cour de France. Le premier pour y recevoir un commandement dans les Ardennes, la seconde pour reprendre sa place de "dame d’honneur de la reine" et de favorite du roi.
Mais les nuages s’accumulent sur la France qui est menacée d’encerclement par Charles Quint et les Hasbourgs, maîtres de la Flandre, de l’Allemagne, de Naples, la Sardaigne, la Sicile, l’Espagne et l’empire colonial espagnol. D’abord son mari, Jean de Laval, se laisse arracher Mouzon, dans les Ardennes. Ensuite les trois frères de Françoise de Foix sont battus, l’un en Navarre, l’autre dans Crémone (Italie) et le dernier à Milan. La favorite est perdue, dit-on dans l’entourage du roi.
Mais Françoise fait face, défend son mari et ses frères, plaide et gagne leur cause. François 1er leur rend sa confiance. Et comme la France est victorieuse en 1524, tout s’arrange.
Sauf que le roi se laisse griser par ce succès et s’engage, avec enthousiasme, dans une campagne de conquête de l’Italie ... qui se termine avec la bataille de Pavie le 24 février 1525. François 1er est prisonnier de Charles Quint. La dame de Châteaubriant s’en retourne retrouver son château et son mari, tout en échangeant une abondante correspondance avec son amant prisonnier. Celui-ci, par le traité de Madrid, en janvier 1526, retrouve sa liberté, non sans avoir abandonné à Charles Quint, la Bourgogne, la Franche-Comté, l’Artois, Arras, Lille, etc, et non sans avoir promis d’épouser la sœur de Charles Quint (François 1er est veuf depuis 1524).
François 1er est libre. Il rentre en France. Pour accourir près de lui, Françoise de Foix n’attend qu’un signe.
Mais ce qu’elle ignore, c’est qu’il y a dans l’entourage de Louise de Savoie, une jeune fille noble de Picardie, Anne de Pisseleu, d’une extraordinaire beauté et âgée seulement de 18 ans.
Anne de Pisseleu est aussi blonde que Françoise de Foix est brune.
Entre les deux le combat sera sans merci, même si le mordant s’écrit en vers :
"Blanche coulleur est bientost effacée,
Blanche coulleur en un an est passée,
Blanche coulleur doibt estre mesprisée,
Blanche coulleur n’est pas longuement necte,
Mais le tainct noir et la noire coulleur
Est de hault prix et de plus grant valleur"
écrit Françoise de Foix qui se vante d’être noire et belle alors que sa jeune rivale est pâle et blonde.
Anne de Pisseleu
Mais François 1er, poussé par sa mère, Louise de Savoie, qui tient enfin sa revanche, a choisi : la femme de 30 ans passés, qui ne peut plus offrir au maître que beaucoup de souvenirs et peu de nouveautés, doit disparaître devant la fille de 20 ans qui apporte avec elle l’avenir et l’inconnu.
François 1er propose quand même à Françoise de Foix de la garder près de lui, parmi d’autres amies évidemment. Mais la dame de Châteaubriant repousse pareille idée infamante et s’en retourne en son château, avec dignité, non sans mettre les rieurs de son côté en adressant au roi un "huitain" mordant que toute la Cour répète, de bouche à oreille.
1528, Françoise de Foix est chez elle. Elle a quitté la Cour par fierté, mais elle conserve la protection de Roi pour sa famille. En 1531, par exemple, Jean de Laval est nommé Gouverneur de Bretagne, c’est à dire le Représentant du Roi en Bretagne, une sorte de vice-roi, arbitre sans appel de tous les cas litigieux et ne devant rendre des comptes qu’au roi seul. Châteaubriant devient ainsi une manière de capitale administrative de la Bretagne et c’est la grande vie de château qui se déroule en cette ville, à longueur de semaines.
LES JOYAUX FONDUS
Françoise est là, tantôt en sa "chambre dorée" tantôt dans les jardins et les vastes salles de réception du château. Mais elle n’oublie pas son amour pour François et jette sa douleur infinie sous forme d’une élégie en vers.
Mais elle n’est pas au bout de ses peines. "J’ay ouÿ conter que lorsque le roy François Premier laissa mademoiselle de Chasteau-Briand, Madame d’Etampes (c’est-à-dire Anne de Pisseleu) pria le roy de retirer à ladicte Madame de Chasteau-Briand tous les plus beaux joyaux qu’il lui avoit donnez, non pour le prix et la valeur, mais pour l’amour des belles devises qui estoient mises, engravées et empreintes".
Le Roi François s’incline et envoie dans ce but un messager à Châteaubriant. Françoise de Foix, de dépit, "envoya quérir un orfèvre et luy fist fondre tous ces joyaux sans avoir respect ni acception des belles devises qui y estoient engravées". Françoise de Foix renvoie ces bijoux au roi, sous forme de lingots d’or. "Pour quant aux devises, je les ay si bien empreintes et colloquées en ma pensée, et les y tiens si chères, que je n’ay peu permettre que personne en disposast, en joüist et en eust de playsir, que moi-même".
Une fois de plus, à la Cour du Roi, les rieurs apprécient la rudesse spirituelle de ce camouflet adressé au roi et à sa favorite de l’époque.
En 1532, François 1er a des affaires à régler en Bretagne et le 14 mai, il s’installe à Châteaubriant. Il s’y trouve si bien qu’il y demeure 6 semaines et Françoise est transportée de joie. Son mari, Jean de Laval, l’est moins, de même que la mère de celui-ci, Françoise de Rieux, veuve austère. Mais Françoise n’en a cure et François Premier, repris d’une superbe flambée de tendresse est redevenu le plus empressé des amoureux. Et la Cour applaudit.
Mais François 1er n’est pas là pour conter fleurette. Pendant son séjour, il édicte 139 Ordonnances, Lettres et Mandements, allant des plus graves questions internationales, économiques et financières, jusqu’à des dispositions concernant la crise alimentaire et la dot des filles des gens de finance. Et puis le 22 juin 1532, il lui faut retourner à Paris.
JEAN DE LAVAL est-il un assassin ?
Que devient alors la belle Françoise ? On la dit prisonnière en son château, prisonnière de son mari. Rien n’est moins sûr. Et puis brusquement le 16 octobre 1537 ... Madame de Châteaubriant est morte.
Morte ? Mais de quoi ? Et comment ? Une maladie subite et rapide.
Morte le 16, enterrée le 23, cependant que le 26 sont signées par le roi les lettres concédant au Sire de Châteaubriant la jouissance des terres et seigneuries que François 1er avait offertes à sa maitresse.
Jean de Laval, veuf affligé, se montrait ainsi un maître calculateur.
"Alors subitement, sans que personne sache tout d’abord ni de quelles bouches, un bruit court, rasant la terre, et soudain s’enfle et éclate en coup de tonnerre ... Monsieur de Châteaubriant est un assassin" raconte G. Toudouze.
Assassin ? L’histoire est terrifiante. Depuis plusieurs semaines, Françoise aurait été séquestrée dans une chambre obscure tendue de draperies noires, où, à la lueur d’un unique flambeau funèbre, des servantes vêtues de noir lui auraient apporté de maigres plats eux aussi drapés de noir. Puis, une nuit, Jean de Laval, six hommes armés et deux chirurgiens, seraient entrés, surprenant dans son sommeil la malheureuse femme, maintenue tête, bras et jambes par ses soudards, à la lueur d’une torche ; et son époux lui aurait fait, par les deux chirurgiens, ouvrir les veines des poignets et des chevilles.
Est-ce-vrai ? Qui étaient ces chirurgiens si obéissants ?
L’opinion publique ne s’interrogeait pas et répétait la scène avec horreur, en l’amplifiant chaque fois un peu plus. On reparlait de la liaison de la belle avec le roi, liaison publique pendant 10 ans, on parlait de jalousie meurtrière à retardement, et ceux qui jalousaient le Baron de Châteaubriant parlaient d’une vengeance assouvie, retardée jusqu’à ce que Jean de Laval ait pu bénéficier de tous les cadeaux fait par le roi à l’époux de "sa mye".
- Epitaphe de Clément Marot
Le roi eut beau conserver sa confiance à Jean de Laval, les accusateurs poursuivirent leurs accusations jusqu’à la mort du Baron de Châteaubriant, le 11 février 1543, âgé de 56 ans, "miné par le remords de son crime", dit-on, léguant son château au Connétable Anne de Montmorency.
Pourquoi au Connétable Anne de Montmorency ? Pourquoi Jean de Laval a-t-il ainsi déshérité ses héritiers naturels en léguant ses immenses biens à "son ami" Anne de Montmorency ... " à celui qui fut son juge dans une affaire de vol par prévarication et qui l’acquitta ... à celui qui serait encore son juge si l’affaire de l’assassinat supposé entrait dans la voie judiciaire " explique G. Toudouze. Est-ce donc le moyen "de se tirer de la poursuite qu’on faisoit contre luy pour la mort de sa femme dont il étoit accusé" ?
C’est ce qu’on disait par mille allusions, à la Cour ...
UNE TACHE ET UN FANTOME
Un crime vraiment ? C’est là que la légende rejoint l’histoire. Mais qu’est-ce qu’une légende ? sinon "une vérité, vue à travers une série de tempéraments" dit G. Toudouze.
Ici la légende repose sur une tache et un fantôme.
La tache, c’est celle faite par le sang de Françoise de Foix, sur le plancher de sa chambre, entre la cheminée monumentale et la porte du petit oratoire. Et qu’importe si des incrédules osent affirmer que le concierge du château, chaque année, ravive cette tache avec un peu de peinture ...
Le fantôme, lui aussi, est bien réel. Il revient sans exception tous les 16 octobre à minuit, accompagné de religieux du Couvent de la Trinité et des Moines de St Michel et de Béré. Il y a aussi des chevaliers en armes, et Anne de Laval, et François 1er tenant Françoise de Foix par la main. Et, derrière, six démons cornus entraînent Jean de Laval et l’obligent à baigner ses pieds dans le sang de la tache brusquement redevenu liquide. Si ! C’est vrai, des tas de gens l’on vu depuis 450 ans ...
Source : Françoise de Châteaubriant et François 1er par Georges G. Toudouze
Le chansonnier de Françoise de Foix
La musique au XVIe siècle dans l’entourage des Comtes de Laval
Voici d’autres sites à consulter sur :
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