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La Sablière


 

 Les 27 fusillés à la Sablière, 22 octobre 1941

22 octobre 1941. Un mercredi. C’est jour de marché à Châteaubriant La guerre dure depuis déjà deux ans mais la foule se presse autour des étals, autant pour se retrouver que pour acheter . Il fait très beau ce matin

La Sablière
Carrière des fusillés

22 octobre 1941 : les militaires allemands prennent position aux carrefours de la route de Fercé et de la route de Vitré. Le passage à niveau auprès du château est bouclé. Il se passe quelque chose

22 octobre 1941 : trois camions bâchés traversent la ville. Des hommes chantent La Marseillaise avec fierté


La Sablière
à Châteaubriant

A trois kilomètres de la ville se trouve une carrière de sable. Neuf poteaux de bois y sont dressés. Les fermiers tout proches sont enfermés chez eux. Ils verront les événements par les interstices de la fenêtre de la cuisine

22 octobre 1941 : 13 h 30, au Camp de Prisonniers de Choisel les nazis ont disposé un fusil mitrailleur au centre du camp. Ils vont de baraque en baraque : ici Guy MOQUET 17 ans, là Etienne LALET 59 ans, plus loin André TENINE, Maurice GARDETTE et d’autres

22 octobre 1941 : les 27 Otages sont enfermés dans la baraque 6. Il est 14 heures. Une feuille de papier, une enveloppe, le temps d’écrire un mot à leur famille. Ces hommes vont mourir parce que les nazis ont donné l’ordre d’exécuter 50 Otages en représailles contre l’exécution, deux jours auparavant, du lieutenant-colonel colonel HOLTZ par un jeune Résistant, à Nantes.

22 Octobre 1941 : à 14 h 50, neuf par camion, les hommes chantent la Marseillaise et l’Internationale. Et le Chant du départ. Tremblez ennemis de la France ; Rois ivres de sang et d’orgueil .....

15 h15 : les internés du Camp de Choisel chantent une dernière fois avec ceux qui partent à la mort

15 h 25 : le sinistre convoi traverse Châteaubriant. Un silence lourd plane sur la ville. Des hommes serrent les poings. Des femmes se signent. Les Otages ne cessent de chanter

15 h 40, la Sablière. Neuf poteaux de bois devant un rideau de genêts et d’ajoncs. 90 hommes sont là, en peloton d’exécution.

15 h 55
16 h
16 h 10 - trois salves.
En 15 minutes le crime a été commis.
Les Otages sont morts debout criant “ Vive la France ”, “ Vive le Parti Communiste ”, “ Vive le Parti Communiste allemand ” , “ A bas Hitler ! ”

Au Camp de Choisel les prisonniers ont entendu les salves. Une minute de silence est observée par 700 hommes et femmes, le cœur lourd de souffrance.

16 h 30, les camions portant les corps des suppliciés, jetés en vrac, remontent vers le château. Au passage à niveau : un train . Les camions attendent. Sur la route le bitume restera taché de sang

17 h : les 27 corps sont déposés au château, sous la Salle des Gardes. Des soldats allemands veillent toute la nuit pour que nul n’approche. Dans le ciel coassent les corbeaux du vieux Donjon. Triste chant funèbre

Au Camp de Choisel, lors de l’appel du soir, le bureau a oublié de rayer le nom des 27 fusillés. A l’appel de leur nom, un ami répond “ Mort pour la France ”. Vingt-sept fois

Le même jour à Nantes, au Champ de Tir du Bêle, 16 autres patriotes sont exécutés par les nazis. Et 5 autres encore au Mont-Valérien à Paris. Le lendemain 50 otages seront à leur tour fusillés à Souges, près de Bordeaux.

23 octobre 1941. Les corps des fusillés de Châteaubriant sont dispersés trois par trois dans neuf communes des environs. Il ne faut pas que le peuple sache où les trouver.

Mais cette dispersion, loin de semer la terreur et l’oubli, a fait germer l’esprit de Résistance. A Châteaubriant, malgré l’interdiction, des petits groupes se rendent à la Sablière, le dimanche suivant, quelques fleurs à la main. Les poteaux de bois ont été emportés par les nazis, mais les fermiers en ont marqué l’emplacement. Pour que nul n’oublie.

Le crime est vite connu en France et des arrêts de travail marquent la colère des ouvriers. L’émotion est telle qu’on en discute au Conseil des Ministres. N’est-ce pas Pucheu, Ministre de l’Intérieur, qui a établi lui-même la liste des Otages à fusiller ?

Radio-Londres et toute la presse alliée se font l’écho du crime de Châteaubriant, à partir du texte de Louis Aragon “ Le témoin des Martyrs ”. La réprobation est générale. De nombreux pays protestent auprès d’HITLER.

Mais le 15 décembre 1941, les nazis viendront encore chercher 9 Otages pour les massacrer, au fond de la Forêt de Juigné, près de la carrière de La Blisière, sans témoin qui puisse raconter la scène.

Car la barbarie de Châteaubriant a fait se dresser les patriotes. L’abbé MOYON qui assista aux derniers instants des Otages, témoignera du “ sacrifice de 27 hommes courageux, généreux, étroitement unis les uns aux autres" ” Les lettres des Fusillés, qu’il recueillera, disent leur espoir :

“ Camarades, prenez courage, nous serons vainqueurs ” (Jules Auffret)

J’ai vécu pour le bien du peuple
je meurs pour lui
Sachant que ma mort ne sera pas inutile ” (Jean Grandel)

Toute ma vie j’ai combattu pour une humanité meilleure
J’ai la grande confiance que vous verrez réaliser mon rêve
Ma mort aura servi à quelque chose ” (Jean-Pierre Timbaud )

“ Nous mourons avec l’espoir que ceux qui restent auront la liberté et le bien-être ”
(Emile David)

Et le plus jeune, Guy Môquet, 17 ans, écrit :

“ Certes j’aurais voulu vivre
Mais ce que je souhaite de tout mon cœur c’est que ma mort serve à quelque chose.
Soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ”

Le mémorial de Châteaubriant, dû au sculpteur Rohal, évoque cette tragique période de notre histoire. le monument exprime, dans tout son dépouillement, la solidarité qui liait entre eux ces hommes morts pour la France. Au pied du monument 185 alvéoles renferment des terres venues de tous les hauts lieux de la Résistance.

Le Site de la Sablière, classé Monument Historique, est un lieu de souvenir et d’Histoire.

Oui, il a existé un génocide organisé
Oui il a existé des camps d’extermination.
Oui, il a existé des chambres à gaz.
Oui, l’homme est capable d’en arriver aux pires atrocités quand il perd le sens de la dignité de l’homme.

Un site pour la mémoire
Pas pour la haine.

Visite guidée sur demande -
Renseignements à l’Office de Tourisme - 02 40 28 20 90

 Commémorations de la Sablière

La Sablière-Evocation historique 1999
La Sablière - Evocation historique 2000
La Sablière - Evocation artistique 2001
La Sablière - des poèmes pour un monde meilleur, 2002
La Sablière - Evocation historique 2003
La Sablière-Evocation historique 2004
La Sablière - Evocation historique 2005
La Sablière - Evocation historique 2006

 Musée de la Résistance

Un musée de la Résistance est ouvert à Châteaubriant dans la Carrière des Fusillés, à environ 2 km du Centre-Ville. Ouvert mercredis et samedis de 14 h à 17 h 30 et sur rendez-vous pour visites de groupes, en téléphonant à Mme NUNGE - 02 40 81 33 91

L’exposition permanente présente
- le châlit de Guy Môquet
- des poteaux d’exécution
- Vivre et résister dans le Camp de Choisel (Châteaubriant)
et les prisons de Nantes
- 1940-41
- La résistance en Loire-Inférieure
- Les dernières lettres des 27 otages
- La répression
- Les mémoires

Un été 41

On y trouve aussi le film « un octobre 41 » (52 minutes) et des livres, objets sculptés par les prisonniers, lettres, etc


Le Musée de la Sablière souhaite se développer dans trois directions :

- les 50 Otages et notamment les 27 de Châteaubriant
- Les Camps d’internement sous Vichy, à commencer par Choisel, Moisdon, Compiègne, Voves, Rouillé, Aincourt
- La Résistance en Loire-Inférieure.

La partie exposition, qui se situe au rez de chaussée de l’ancienne grange de La Sablière, va se compléter d’un premier étage (l’escalier a été posé le 28 novembre 2003), qui sera réservé à l’audiovisuel, et au multimédia et servira de salle de réunion éventuelle pour des groupes.

Trois nouvelles publications, sous l’égide de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé, viennent compléter les livres que l’on trouve déjà à la Sablière :

50 otages

« Année de plomb, années de courage », une plaquette de 20 pages, en couleur, qui reprend le « Circuit de la Résistance » mené chaque année par Ar’Muse pour "50 idées pour un été". Très clair, bien illustré, il est un bon aide-mémoire des événements et des personnages de cette époque. En vente 5 €

« Les 50 Otages » (par François Macé, castelbriantais, professeur d’histoire à Nantes) : une plaquette petit format de 16 pages (prix 2 €) réalisée dans le cadre des publications du Mémorial de Caen pour les 8-12 ans : l’attentat, les représailles, le choix des otages de Nantes et de Châteaubriant, les exécutions et leurs conséquences. (voir couverture ci-dessus)

Auguste Chauvin

« Auguste Chauvin, résistant FTP » : lettres d’un héros ordinaire, publiées par le Collectif pour la Mémoire des 42. Rappelons que le Procès des 42 (à la suite duquel fut fusillé, notamment, Marcel Viaud, ancien instituteur à Châteaubriant et à la Ville au Chef en Nozay), se termina par l’exécution du 13 février 1943. A l’époque le groupe de francs-tireurs était dirigé par Jean Fraix (dont le fils Philippe fut par la suite Conseiller Municipal à Châteaubriant en 1989).

Auguste Chauvin était un métallo nantais (ouvrier aux Batignolles). Le livre retrace son histoire personnelle au temps des premiers congés payés et du Front Populaire, sa mobilisation comme « affecté spécial » (ouvrier) à la base de Lorient, son affectation à Guérigny (Nièvre) avant sa démobilisation en juillet 1940 et son engagement au Front National. Chaudronnier à la LBC il héberge Léon Mauvais, évadé du Camp de Châteaubriant. Le livre (13 €) comporte de nombreux documents de l’époque : tracts, photos, articles de presse.

A paraître début 2004 : un livre de François Macé sur les camps du Pays de Châteaubriant .

 Documents

Le Musée de la Sablière, dont s’occupe Mme Eliane NUNGE, reçoit de nombreux visiteurs des écoles de Châteaubriant et des environs. Il met à la disposition des enseignants une « mallette » (une pour le primaire, une pour le secondaire) avec un document pédagogique destiné à faciliter la découverte du Musée, et des livres en plusieurs exemplaires. La mallette peut être empruntée par l’enseignant pour étude dans la classe


Jean Claude Baron est membre de l’Amicale Châteaubriant-Voves Rouillé, et du Comité du Souvenir des fusillés de Nantes et Châteaubriant, chargé de l’animation culturelle.

Joêl Busson, adjoint au maire de Nantes est président du Comité départemental
du Souvenir.

Michel Robert (apparenté aux fermiers de la Sablière) est l’un des guides de la Sablière, avec Michel Charron, Pierre Beloeil etc

 La lettre de Guy Môquet

voir par ailleurs

Maurice Gardette

Maurice Gardette

Châteaubriant-carrière des fusillés

Châteaubriant and its area took an active part in the French Resistance and in the movement of liberation during World War Il

The monument ‘“La Carrière des Fusillés” is a tribute to the 27 hostages who were executed by the Nazis in this old quarry

Free admission all year round, Guided visits can be arranged

Enquire at the Tourist Office
Tél 02 40 28 20 90 - Fax 02 40 28 06 02
http://www.tourisme-chateaubriant.fr.fm



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Texte du livre "Telles furent nos jeunes annees", telechargeable ici : http://www.journal-la-mee.fr/IMG/pdf/LivreMee.pdf

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